Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 29 juillet 2012Le vrai Pain de vie
Textes bibliques : Lire
Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de la situation dramatique de ceux qui sont tenaillés par la faim. C’était le cas pour les hébreux lorsqu’ils ont été libérés de l’esclavage d’Egypte. Sous la conduite de Moïse, ils se sont mis en marche vers la Terre promise. Mais en attendant, ils se retrouvent dans le désert et la vie y est dure. Ils se sont trouvés affrontés au manque de nourriture et à la faim ; le ton s’est mis à monter ; ils ont récriminé contre Moïse et Aaron. Ils regrettent les marmites et le pain qu’ils avaient à satiété en Egypte. Venir mourir dans le désert, ça n’a pas de sens.
Ces récriminations, Dieu les entend. Et le livre de l’Exode nous donne la réponse de Dieu. En nous rapportant ces événements, les croyants qui ont rédigé ce livre veulent nous transmettre un message de la plus haute importance. Ils ne cessent de nous dire que, même dans les situations les plus difficiles, Dieu ne nous abandonne pas. Il faut lui faire confiance contre vents et marées. Le véritable bonheur c’est de suivre sa loi et son enseignement. C’est le pain que le Seigneur nous donne à manger ; et il est chaque jour à notre disposition.
L’Evangile de ce dimanche vient compléter cet enseignement ; il fait suite au récit de la multiplication des pains ; Jésus vient de nourrir une foule affamée. Pour tous ces pauvres gens c’est quelque chose d’extraordinaire. Ils pensent avoir trouvé en lui le roi qui répondra à tous leurs besoins. Mais Jésus ne l’entend pas ainsi. Ce n’est pas sa mission. Il a beaucoup mieux à proposer. C’est important pour nous aussi : en effet, nos prières se limitent souvent à des demandes matérielles terre-à-terre. Nous oublions alors ce qui est bien plus important. Et c’est cela que Jésus voudrait nous faire découvrir.
Tout d’abord, pour échapper à l’enthousiasme des foules, Jésus se retire sur “l’autre rive” du lac. Cette “autre rive” c’est un symbole biblique très important. Il ne s’agit pas seulement de l’autre côté. Passer sur “l’autre rive” c’est renoncer à la facilité et se mettre sur le chemin que Dieu nous montre. Jésus a renoncé à la royauté terrestre ; il n’a pas voulu des prestiges ni des honneurs. Il s’est retiré loin de la foule pour rejoindre son Père dans le silence et la prière.
Les foules sont parties à la recherche de Jésus. Elles sont également passées sur l’autre rive. Mais elles se sont trompées de rive. Le vrai passage que Jésus attend de nous, c’est celui de la foi et de l’amour. Il nous faut quitter la rive de notre confort et de nos certitudes et rejoindre celle de la vérité de l’Evangile. Ceux et celles qui ont répondu à l’appel du Christ ont renoncé à une vie facile. La grande priorité ce n’est pas les biens que nous possédons ni ceux que nous voulons posséder. Jésus voit tous ces gens qui travaillent dur pour leur nourriture corporelle. Or c’est “une nourriture périssable pour une vie périssable”. Aujourd’hui, il voudrait leur révéler une autre nourriture, un pain “venu du ciel” pour la Vie Eternelle.
C’est là que Jésus voudrait les éveiller à cet autre pain. Il nous parle du “vrai pain”, “le pain de Dieu”, “le pain de vie”, “le pain venu du ciel”. Ce n’est pas comme la manne que les anciens ont mangée dans le désert au temps de Moïse. Le seul vrai pain, c’est Jésus. Il est le pain du ciel, celui qui donne la vie. Cette nourriture largement offerte à tous c’est d’abord la parole de Jésus : “L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Dt. 8. 3). Jésus est également nourriture par son Corps et son Sang donnés en nourriture lors de la célébration Eucharistique.
Actuellement, le même Christ continue à nous révéler notre faim et notre soif d’absolu. Il voit tous ces jeunes et moins jeunes qui courent vers les plaisirs que procure la société de consommation, la drogue, l’alcool, les décibels. Il voit tous ces gens qui sont angoissés parce qu’ils ont perdu leur emploi. Leur grande douleur c’est que personne n’a besoin d’eux. Il leur manque un climat de tendresse et d’amour qui pourrait illuminer leur vie. Nous chrétiens, nous sommes envoyés pour témoigner de cet amour qui est en Dieu et le communiquer à tous ceux qui nous entourent.
Saint Paul nous montre le chemin. Il invite les croyants de son temps et chacun de nous à se laisser guider par un esprit renouvelé. Les Ephésiens, auxquels il s’adresse, sont passés sur l’autre rive. Ils ont quitté leurs anciennes pratiques pour se mettre à la suite du Christ. . Leur foi en Jésus a fait d’eux des hommes nouveaux. Mais saint Paul sait que cette foi est encore fragile car ils vivent dans un monde païen. Nous aussi, nous pouvons être atteins par l’esprit païen de notre temps. C’est ce qui se passe quand nous donnons la première place à l’argent et aux satisfactions matérielles. Mais le Seigneur veille ; il nous appelle inlassablement à revenir vers l’autre rive. C’est là qu’il nous attend. Il nous destine à partager sa vie.
En ce jour, nous venons vers toi Seigneur. Toi seul peux nous guider sur le chemin de la vraie conversion. Garde-nous fidèles à tes paroles car elles sont celles de la Vie Eternelle. Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau ; La Parole de Dieu pour chaque jour (V. Paglia) ; Pensées sur l’Evangile de Marc (C. Schonborn) ; Homélies pour l’année B (Amédée BRUNOT) ; dossiers personnels…
Un site à découvrir : Les commentaires de Marie Noëlle Thabut
oh combien sommes nous impuissant envers la syrie,oh combien nous voyons par la tv ce peuple exangue qu’un roi dominé par le pouvoir qui tue son peuple
non je ne suis pas blasé,quand les princes,connaitrons la paix et la donnerons a leur peuple
Ces gens, retrouvant Jésus de l’autre côté du lac de Tibériade, lui demandent, avec un naïf étonnement : ” Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? ” (verset 25) Ils soupçonnent dans ce fait, qui leur est inexplicable, une nouvelle action miraculeuse. Ils étaient plus avides de miracles que de la vérité qu’ils auraient pu recevoir par la parole de Jésus. Jésus ne répond pas à cette question, mais il leur adresse un reproche (verset 26). Ces gens le cherche, non parce qu’ils ont vu le miracle de la multiplication des pains (Jn 6, 1-13) comme un signe de la présence, de la puissance et de la miséricorde de Dieu, mais seulement parce qu’ils avaient été rassasiés (verset 27). Dans le discours qui suit (v28 à v 35), Jésus explique la signification symbolique et spirituelle du miracle qu’il venait d’accomplir. À la nourriture périssable dont se contentaient ses auditeurs, Jésus oppose la nourriture qui produit la vie éternelle (verset 27) et qui prolonge ses effets jusqu’au plein épanouissement de la vie dans l’éternité (Jn 4, 14). Mais, pour l’obtenir, il faut travailler (verset 27b) c’est-à-dire, se rendre apte à la recevoir en renonçant, par un effort sérieux de la volonté, aux erreurs et aux préjugés de l’homme naturel, pour venir à Celui qui seul donne la vie. À la question “Que faut-il faire pour travailler aux oeuvres de Dieu” (verset 28), Jésus répondit : “L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.” (verset 29) Ici commence une révélation fantastique. Cette nourriture essentielle pour tous, c’est Jésus lui-même. Créé par Dieu, et fait pour Dieu, l’homme a faim et soif de Dieu. Rien, en dehors de Dieu, ne peut le satisfaire entièrement. “Au désert, nos pères ont mangé la manne” (verset 31a) : autrefois lorsque les Israélites erraient dans le désert et manquaient de tout, Dieu leur avaient donné un aliment providentiel, la manne (Exode 16, 1-32). Mais si Dieu n’est que notre bienfaiteur, si nous allons toujours à lui pour lui réclamer quelque chose, nous finirons par ne penser qu’à ce qu’il nous donne ; c’est à peine si nous le remercierons et nous recommencerons à nous plaindre. C’est ce qui était arrivé avec les Israélites : après avoir reçu la manne, ils s’étaient révoltés et lis étaient morts dans le désert (Exode 32, 1-29). Jésus oppose donc à cette nourriture la manne, le pain venu du ciel, celui que son Père seul donne et qui est le vrai. Il vous le donne actuellement, dit-il, par la présence de Celui qui vous parle (versets 32 et 33). L’origine et la nature de ce pain sont célestes, car il est de Dieu et il descend du ciel ; et son efficacité est immense, car il donne la vie au monde (1). (1) Cette dernière expression proclame l’universalité du salut. “Le pain de la vie” (verset 35a) est celui qui communique la vie. (verset 33) Jésus est ce pain de vie, parce que, en lui, la vie s’est manifestée (1Jn 1.2). Mais pour le trouver en Jésus il faut venir à lui et croire en lui. Jésus est le Pain vivant descendu du ciel. Lui seul peut nous combler pleinement. La clef de votre avenir, c’est Jésus, et lui seul ! C’est vers lui qu’il faut venir. “Voici que je me tiens à la porte et que je frappe, dit Jésus. Si tu m’ouvres ton coeur, je ferai chez toi ma demeure.” (Ap 3, 20) Cette foi qui s’attache à Jésus nous met à même de n’avoir plus jamais faim et jamais soif (verset 6, 35b), c’est-à-dire de sentir tous les besoins de notre âme pleinement satisfaits. (Jn 4, 13-14 ; Is 49, 10).
18ème Dimanche ordinaire – année B – 5 août 2012 – Evangile de Jean 6, 24-35
QUEL PAIN APAISERA NOTRE DÉSIR ?
A la suite du repas des 5 pains, Jésus a disparu dans la montagne. La liturgie omet la scène suivante que l’on peut résumer comme ceci. La nuit venue, perplexes devant l’absence du Maître, ses disciples décident de retourner à Capharnaüm ; alors qu’une forte bourrasque secoue l’embarcation, ils voient tout à coup Jésus marcher sur l’eau mais il calme leur effroi : « C’est moi, ne craignez pas ». Le matin, des barques de Capharnaüm viennent rechercher les gens qui avaient passé la nuit à l’endroit du repas ; tous refont la traversée et voilà qu’en ville, stupéfaits, ils retrouvent Jésus. —- La lecture liturgique reprend ici.
Ayant trouvé Jésus, ils lui disent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? ».
Il leur répond : « Amen, amen, je vous le dis, vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la Vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu le Père a marqué de son empreinte ».
Ils lui disent alors : « Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? ».
Jésus leur répond : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé »
Dans le repas de la veille, les gens n’ont vu qu’un don miraculeux, ils n’ont pas compris que l’événement était un « signe » qu’il fallait essayer de déchiffrer. Aussi leur recherche de Jésus vient de ce qu’ils ont pu manger gratuitement et ils espèrent bien qu’il va renouveler ce cadeau. Mais le pain de la terre ne peut entretenir qu’une vie terrestre, fragile, éphémère : la nourriture périssable n’empêche pas l’être humain de se perdre dans la mort. Vous devez, dit Jésus, non seulement satisfaire vos besoins naturels (manger, boire, dormir, vous soigner…) mais vous éveiller à un désir bien plus profond qui vous habite et qui n’est rien moins que le désir de la Vie éternelle, la Vie divine. Il ne faut pas seulement vous limiter à la recherche des nourritures terrestres – où l’humanité demeure au plan animal – mais vous mettre en quête d’une autre nourriture qui échappe au pourrissement.
Cet aliment, vous ne pouvez pas le fabriquer, l’acheter, le gagner, le mériter ; il n’est pas le fruit du labeur, des œuvres, du génie de l’homme : c’est un don. Un don que seul le Fils de l’homme pourra vous offrir. En effet, affirme Jésus, Dieu m’a oint, consacré, marqué de son sceau, précisément dans cet unique but : donner aux hommes la Vie éternelle, les introduire dans le partage de la Vie de Dieu. C’est par la FOI, en croyant en moi comme « fils de l’homme, consacré par Dieu » que vous « me mangerez ».
Ils lui disent : « Quel signe vas-tu faire pour que nous puissions le voir et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne. Comme dit l’Ecriture : « Il leur a donné à manger le pain venu du ciel ».
Jésus leur répond : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le Pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ».
Ils lui disent alors : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours ».
Jésus leur répond : « Moi, je suis le Pain de la Vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ».
Croire que l’homme devant vous n’est pas seulement un sage qui vous enseigne ou un prophète qui vous transmet un message de l’au-delà mais celui-là, l’unique, que Dieu a habilité à communiquer sa Vie à l’humanité : cela tombe sur les gens comme une exigence énorme. « Quelle prétention exorbitante ! Comment le croire ? Si ce Jésus, comme il semble le sous-entendre, est le Messie, qu’il réitère d’abord les miracles de l’Exode racontés dans les Ecritures : de même que Moïse a donné la manne quotidienne de Dieu à nos ancêtres dans le désert, qu’il nous redonne aujourd’hui encore à manger ! »
Lors de l’exode, la découverte de « la manne » (simple sécrétion issue des tamaris du Sinaï et qui donne un agglomérat sucré) avait tellement émerveillé les Hébreux qu’ils en avaient fait une légende : on imaginait un pain qui tombait du ciel à foison, un cadeau de Dieu, la nourriture des Anges, tellement abondante qu’elle avait permis à la multitude des Hébreux de demeurer en vie au long des 40 ans de marche dans le désert avant d’entrer dans la Terre promise (lire Exode 16). Jésus s’appuie sur cette légende : le don de la manne était le signe prophétique que Dieu, un jour, offrirait un Pain pour donner la Vie. Et non seulement à Israël mais au monde.
Mais le dialogue achoppe sur le même malentendu que celui avec la Samaritaine : Jésus lui ayant promis une eau « qui, en elle, deviendrait source », immédiatement elle avait demandé : « Donne-moi cette eau que je n’aie plus soif » (4, 15). De même ici les gens comprennent au premier niveau, comme s’il s’agissait d’un pain magique qui résoudrait tous les problèmes.
Là-dessus Jésus fait à la foule une révélation stupéfiante : ce Pain que Dieu donnera, ce n’est pas une chose, c’est MOI ! Oui, JE SUIS LE PAIN DE VIE :
Donc croire en Jésus, c’est se laisser combler par Lui, ne plus être enfermé dans les cycles interminables des besoins qui ne sont satisfaits que pour renaître à nouveau. Voilà le grand projet de Dieu : offrir son Fils. Voilà ce qui est demandé à l’homme : le croire. Et la foi est comme « une alimentation » !!
Qu’est-ce à dire ? Le dialogue qui éclaire ce mystère se poursuivra les prochains dimanches. Mais aujourd’hui il importe de bien comprendre cette rupture, ce saut, ce passage que Jésus appelle à faire.
CONCLUSIONS
Le pain que Jésus a donné est donc bien un « signe ».
D’abord signe qu’il est possible et nécessaire de partager la nourriture, que l’on n’a pas le droit de se résigner aux multitudes affamées en prétextant du peu que l’on a pour soupirer : « Qu’est-ce que cela pour tant de gens ? ». Le petit garçon – gros naïf dira-t-on – est le modèle du chrétien qui n’évalue pas les dimensions gigantesques des problèmes, qui n’attend pas que les spécialistes s’en mêlent mais qui commence par donner ce qu’il a (évangile de dimanche passé)
L’être humain n’a que trop tendance à se limiter à satisfaire ses besoins matériels, à bénéficier de bienfaits gratuits. Notre société veut nous convaincre que le bonheur est de satisfaire nos besoins et pour que le commerce marche, elle crée sans cesse de nouveaux besoins superflus. Course éperdue qui excite l’envie mais du coup la cupidité, la rivalité, l’égoïsme et qui mène à l’abîme.
Or l’homme est habité par une autre faim dont il ne veut pas souvent reconnaître l’existence. Il est à remarquer que Jésus n’a donné à manger à la foule que cette seule fois et il refuse de recommencer parce qu’il ne veut pas que l’homme abdique de sa responsabilité de gagner son pain lui-même et d’organiser une société solidaire où tous peuvent se nourrir.
Certes l’Eglise doit lutter pour nourrir les affamés et partager les ressources de la terre mais elle doit conduire l’homme plus loin, le rendre conscient en lui d’une faim plus essentielle. C’est pourquoi elle ne peut être réduite à un service social, une œuvre philanthropique. Plus que le pain, le vêtement, le soin qu’elle donne pour satisfaire les besoins primaires, sa mission, comme Jésus ici, est d’interpeler l’homme : Quel est le désir profond qui t’habite ? Où est ton vrai bonheur ? Quelle vie cherches-tu ? Ce désir, tu ne peux le faire taire et tu resteras toujours impuissant à le satisfaire par toi-même.
Dans une « société de consommation », comment être une Eglise qui dénonce l’enfermement dans la possession des choses, le culte de l’immédiat et qui propose le seul PAIN qui puisse nourrir les cœurs : Jésus, véritable Pain qui donne la vraie Vie ?…….
Raphaël D
Je vous remercie infinement pour les homelies et union de priere. Que le Bon Dieu vous benisse pour continuer vos homelies qui fortifient notre foi chretienne
Merci à tous pour vos encouragements. Ceux qui le souhaitent peuvent aussi ajouter une idée, une prière universelle. Encore merci à tous
Le pain de la vie ! – 18ème Dimanche 2012 – 5 Août
Chaque dimanche l’Eglise dans sa liturgie dominicale nous renseigne par la Parole de Dieu. Ainsi dimanche dernier était inculqué fortement la nécessité de se restaurer de Jésus Christ comme chemin de vie. Aujourd’hui sous l’aspect « pain de vie » c’est la valeur de l’Eucharistie qui nous est révélée.
En 1ère lecture le livre de l’Exode rapporte la conduite de la communauté d’Israël après sa libération de l’esclavage d’Egypte. Plus question de chanter victoire et d’en remercier le Seigneur et ses serviteurs, Moïse et Aaron, choisis pour opérer cette libération. Dans le désert où ils cheminent ils récriminent, songeant aux marmites de viande d’Egypte. Ils s’en prennent à Moïse : « dans ce désert ne vont-ils pas mourir de faim ? »
Le Seigneur parle à Moïse : « du ciel, je vais faire pleuvoir de pain », et « après le coucher du soleil vous mangerez de la viande ». « Le soir même, surgit un vol de cailles », et le lendemain matin « à la surface du désert, une fine croûte sur les sol ». Moïse leur dit : « c’est la pain que le Seigneur vous donne à manger » Il sera nommé « la manne » ! Elle les nourrira quarante ans dans le désert.
Avoir oublié Dieu, abandonné le Dieu unique pour courir souvent à des idoles sans valeur, quelle faute du peuple d’Israël, souvent inconstant, cédant aux tentations démoniaques. Et nous ?
L’Evangile (Jean 6, 24-35) va révéler le vrai sens de la manne avec la venue d’une manne nouvelle : l’Eucharistie.
Jésus s’adresse à une foule qui a bénéficié du miracle de la multiplication de pains. Le peuple, en un lieu désert, avait été restauré à satiété … et il en restait. La foule y retrouve Jésus qui leur dit : « vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasié ». Il leur recommande de rechercher non pas « la nourriture qui se perd » mais celle « qui se garde jusque dans la vie éternelle », « celle que le Père a marqué de son empreinte ». Elle réclame la foi « en celui qu’il a envoyé », lui-même ! N’oublions pas le don de sa vie en croix, le don de l’Esprit d’amour !
« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? » Du Christ la foule attend le miracle, le sensationnel, « comme la manne, pain venu du ciel » Jésus annonce alors une vérité nouvelle : « c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel », « qui donne la vie au monde ». Marquée par le corporel, le matériel, la foule réclame : « donne-nous de ce pain là, toujours ». Réponse de Jésus : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ».
Nous voilà transportés à ce qui sera la Pâque nouvelle, notre messe avec l’annonce de la Parole de Dieu et le don de l’Eucharistie. Une conduite nouvelle est alors demandée. St Paul (2ème lecture) la dicte aux chrétiens d’Ephèse : ne plus se conduire comme les païens – se défaire de celle d’autrefois en se laissant guider intérieurement par un esprit renouvelé – adopter « le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu ». Vis-à-vis de l’Eucharistie St Paul l’énonce (à se reporter) dans l’épitre 1ère aux Corinthiens, (11, 17-34) avec le repas du Seigneur. Essayons d’en préciser quelques éléments :
. éviter les divisions : c’est toujours actuel et l’œcuménisme est recommandé par Vatican II pour l’union non seulement entre chrétiens, mais avec les autres religions et même les non croyants au cœur ouvert.
. l’adoration : le pain de vie se présente dans le sacrement de l’Eucharistie sous la forme de l’hostie. Comment ne pas voir en elle le Créateur de l’univers et le marquer intérieurement jusque dans l’attitude corporelle ? prosternement, génuflexion, temps de silence, chants adaptés, présence aux heures du St Sacrement … Il y aurait beaucoup à dire mais on peut s’informer !
. réception à la communion : sur la langue ou dans la main ; ici main en réceptacle de l’hostie portée à la bouche par l’autre main.
. le cœur préparé: c’est l’essentiel ! Recevoir Jésus ressuscité et vivant ne peut s’effectuer sans demander le pardon des péchés, le désir de mieux aimer à son image, de bâtir un monde de paix, de partage, d’unité et d’amour, action humano-divine.
. rendre grâce au Seigneur au lieu de toujours demander !
Et croyons toujours à l’intercession de la Vierge Marie, une maman qui n’oublie pas ses enfants !
Dix-huitième dimanche dans l’année B
Après le récit du miracle des pains, saint Jean développe une longue et profonde méditation sur Jésus Pain de vie. Aujourd’hui il nous montre la foule qui se met en recherche de Jésus puis le trouve.
Chercher et trouver, dans saint Jean, sont des verbes très forts. Que cherche l’homme ? Il veut satisfaire des besoins élémentaires : la faim, la soif, la santé. Cette recherche accapare la majeure partie de son temps : par nécessité dans une société sous-développée, par frénésie dans une société surdéveloppée. De part et d’autre, une telle quête ne débouche pas sur « l’unique nécessaire » : Dieu. Ou, pour le dire différemment, elle n’arrive pas au besoin d’être aimé et d’aimer. Car, dans la profondeur de notre être, Dieu est la source cachée d’où jaillit tout amour.
Jésus n’est pas sur la seule rive des nourritures terrestres. Il est passé sur l’autre rive, celle des nourritures spirituelles. Non qu’il dédaigne la recherche des biens terrestres : ne vient-il pas de rassasier ces affamés ? Mais il est sur une autre rive. Il est une autre rive. Il est un autre pain. Il comble une autre faim. Il assouvit le désir d’aimer et d’être aimé pour toujours, pour l’éternité. Il étire, plus à l’infini que les espaces stellaires, notre aspiration au bonheur éternel. Le prince Salina, l’astronome du magnifique roman de Tomaso Lampedusa, Le Guépard, soupire après l’étoile : « Quand se déciderait-elle à lui donner un rendez-vous moins éphémère, loin des épluchures et du sang, dans le domaine des certitudes éternelles ? » Quand passerons-nous d’un rivage à l’autre ?
Jésus est le soleil de nos jours, la lune de nos nuits. Il est le pain qui nourrit notre faim la plus tenace, celle que nous tentons de tromper par de fugaces satisfactions Pour atteindre l’étoile, pour recevoir le pain chaud qui descend du ciel, pour cueillir la manne de la Parole divine, il n’est besoin que d’une chose : la confiance.
Car Jésus lui aussi a faim et soif. Il veut être aimé en retour pour pouvoir nous remplir de son amour. Faire confiance, c’est croire. Croire c’est aimer. Jésus n’est pas descendu du ciel, il n’est pas venu du Père, pour donner quelque chose, mais pour se donner tout entier lui-même. Il vient se faire nourriture pour entrer au plus intime de nous. Il se fait notre manne. Ouvrons nos cœurs, tendons nos mains, pour accueillir ce pour quoi nous sommes faits : Dieu. « Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour ce qui ne rassasie pas ? », dit le prophète Isaïe. (55, 2) « Ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui ne tiennent pas l’eau. », proteste Jérémie (2, 13).
Ne restons pas de ceux dont nous parle saint Paul, et qui se laissent « guider par le néant. » Mais laissons-nous « guider intérieurement par un esprit renouvelé. » Adoptons « le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu. » Recevons Jésus, notre bonheur, le vrai pain descendu du ciel et qui donne vie, gratuitement.
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La multiplication des pains et des poissons vient d’avoir lieu, la foule a été rassasiée; mais Jésus, sentant qu’on veut le proclamer roi, s’éloigne seul à l’écart dans la montagne. Ils se mettent à sa recherche, prennent leur barque, traversent le lac, le retrouvent et lui demandent : Rabbi, quand es-tu arrivé ici” ? Et Jésus de leur répondre : “Amen, amen, je vous le dis : vous me chercher, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés”.
Il leur demande de travailler non pour une nourriture terrestre, périssable, mais pour une nourriture de vie éternelle. Ce travail, c’est de croire en Lui, Jésus, l’Envoyé de Dieu.
La foule exige un signe tangible semblable à celui de la manne. Au cours de la traversée du désert, les vols de cailles et surtout la manne ont permis aux Hébreux, le peuple choisi de continuer à croire au Seigneur en tant que Dieu d’Israël. Le livre de l’Exode nous dit : “Vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu”.
Jésus précise que c’est Dieu et non Moïse qui a donné le pain du Ciel. Et c’est toujours ainsi. Dans l’Evangile de Jean, Jésus nous dit : “le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde”. Ils lui dire : “Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là”. ” Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif.”
Par cette multiplication des pains et des poissons, nourriture de base de ce peuple de pêcheurs, Jésus va soulever l’enthousiasme de la foule. Elle voit en lui le Messie libérateur. On veut donc le faire roi. Jésus se rend compte qu’il n’a pas été compris.
Tout au long de ces dimanches, Jésus va nous parler de ce pain de vie, descentu du ciel qui va en choquer plus d’un.
Donne-nous, Seigneur, d’avoir toujours faim de ce Pain de Vie, de te recevoir dans l’Eucharistie; donne-nous d’avoir toujours soif de ta Parole pour nous donner des forces pour passer sur l’autre rive;